Au delà des peurs et des colères, l’indispensable résistance de la société civile
Communiqué de la fédération
Le MAN, Mouvement pour une Alternative Non-violente, se félicite que le parti qui prône depuis tant d’années la xénophobie et le repli sur soi, destructeurs de la Fraternité, n’ait pas eu accès à la Présidence de notre République.
Pour autant le MAN ne peut se satisfaire de ce seul résultat. Il a conscience que nombre de français-es ont également, par leur vote, voulu exprimer leur peur d’un avenir désenchanté et leurs colères face aux conséquences, sur leurs conditions de vie, de choix économiques se traduisant par des pertes d’emploi ou par la fermeture, notamment dans le milieu rural, de structures de service public. Ils ont ainsi manifesté le sentiment d’abandon qu’ils éprouvent. Le MAN attend donc du nouveau président de la République et de son futur gouvernement des actions fortes en direction de ces citoyen-ne-s qui ont apporté leur suffrage à son adversaire.
Pour sa part, le MAN encouragera et participera aux initiatives visant à favoriser les rencontres et le dialogue entre les habitant-e-s, tant dans les villes que dans les zones rurales. Il en a déjà fait le thème de la prochaine Quinzaine d’éducation à la non-violence et à la paix, du 21 septembre au 2 octobre 2017, qu’il anime depuis plusieurs années.
Ces élections ont aussi révélé les faiblesses de notre système présidentiel conçu il y a plus de 50 ans. Le 5ème chantier annoncé par Emmanuel Macron concernant le renouveau démocratique doit donc être ouvert rapidement, en concertation avec les représentants des diverses composantes politiques mais aussi avec ceux de la société civile. Le renouvellement des formes de notre système démocratique et du fonctionnement de nos institutions ne peut, en effet, faire fi des propositions faites par les associations représentatives de la société civile.
Mais ce renouvellement ne suffira pas : la transition écologique et la justice sociale, thèmes largement délaissés lors de la campagne présidentielle, doivent aussi être parmi les enjeux des élections législatives à venir. Alors que les dirigeants de plusieurs grands pays semblent aujourd’hui oublier les conclusions de la COP 21, la France et l’Union européenne se doivent d’être, sans attendre, moteurs de changements dans ces domaines. Ce qui ne se fera pas sans la mise en œuvre de décisions courageuses en matière de production énergétique et d’aménagement du territoire.
Quant aux domaines de la sécurité, de l’école, de l’accueil de l’étranger ou de l’économie, le statu quo ou la poursuite de la politique menée depuis plusieurs années ne peuvent être de mise, au risque de voir les fractures apparues dans notre société continuer de faire prospérer le Front National. « La responsabilité [d’Emmanuel MACRON] est de comprendre qu’il s’agit d’engager une politique en rupture avec l’irresponsabilité écologique sociale et politique à laquelle ont conduit 40 ans d’hypercapitalisme et d’être en capacité de peser à l’échelle européenne et mondiale » (Patrick Viveret).
L’action déterminée des acteurs de la société civile, leurs initiatives, sont les vraies créatrices de l’avenir quand elles prennent en compte les besoins de tous dans leur complexité et leur radicalité. À sa mesure et avec détermination, le MAN continuera à prendre sa part aux changements indispensables en promouvant l’esprit et la force de la non-violence.
Le comité d’animation du MAN, le 10 mai 2017
--